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Mon Dieu, je suis venue
En ce monde comme une anomalie,
Une rature dans un tableau infini.
Mon Dieu, j’ai longtemps cru
N’être qu’un gribouillis né par inattention
Quand vous conceviez l’une de vos créations.

Mon Dieu, j’ai vite compris,
Car à chaque rejet de mes camarades,
Je recevais des mots comme des fusillades.
Mon Dieu, j’ai vite appris,
Si vos fils s’enferment dans leurs connaissances,
C’est pour chasser ce qu’ils nomment différence.

Mon Dieu, je suis confuse,
Même les hommes que je pensais tolérants
Me raillèrent lorsqu’ils me découvrirent priant.
Mon Dieu, si je m’excuse,
C’est que j’ai persisté à vivre tout ce temps
Bien que je ne fus pour tous qu’un désagrément.

Mon Dieu, je le confesse,
Je trahis, je blessais, je devenais orage,
Mon âme fut aussi laide que mon visage.
Mon Dieu, pécheresse,
Je m’interrogeais dans mes heures misérables :
Ne serais-je pas plutôt l’enfant du diable ?

Mon Dieu, c’est un ange
Que vous me fîtes croiser dans ma détresse,
Telle une lettre envoyée à la mauvaise adresse.
Mon Dieu, comme tout change
Quand sa main ardente vient essuyer mes larmes,
C’est soudain l’enfer qui semble rendre les armes.

Mon Dieu, j’aimerais savoir,
Que me trouve-t-il ? L’ai-je vraiment mérité ?
Lui qui est miracle, et moi, monstruosité.
Mon Dieu, il faut croire
Que vous eussiez bien pu créer les astres,
Pour marier ainsi la merveille et le désastre.

Mon Dieu, soyez clément,
Il refuse de croire en vous, et pourtant,
Il est le plus admirable de vos enfants.
Mon Dieu, vous êtes gagnant
Car peu importe ce que cet athée pense,
Il est la plus belle preuve de votre existence.

Mon Dieu, je vous assure,
À ma prière du soir, son regard m’enlace
Et je me sens comme touchée par la grâce.
Mon Dieu, je vous rassure,
La luxure est lointaine, car dans sa passion
Ses caresses changent le péché en bénédiction.

Mon Dieu, j’accepterais
Tous les supplices pour me rappeler la sensation
De ses mains protectrices sur mon ventre rond.
Mon Dieu, veuillez pardonner
Ces pleurs puérils qui m’échappèrent malgré moi
Quand il me dit « J’espère qu’il te ressemblera ».

Mon Dieu, je vous implore,
Je n’ai qu’un vœu par cette prière un peu poème :
Permettez-moi de l’aimer autant qu’il m’aime.
Mon Dieu, c’est sans remords
Que je vous dis, pour la première fois de ma vie,
Merci.

Un poème écrit sans contraintes, simplement car l'idée m'est venue et m'a plu.
Un blog tout de noir et de blanc écrit par Kevin Langouët avec quelques petits bouts de codes de Jules